Le curé-Poète de Montboucher

Le curé-poète de Montboucher

 Paul Hippolyte RIFFATERRE est né à Bourganeuf le 9 décembre 1827 de Pierre RIFFATERRE, huissier, et de Marie Rose Delaforest, son épouse.

Ordonné prêtre en 1853, il est nommé curé de Montboucher en 1865, et se définit comme “l’humble ermite de Montboucher“, “un ermite poète qui comme Cendrillon se plaît à sucer ses tisons en hiver, ou l’été, à visiter son jardin ou sa charmille”.

Il composera six volumes de vers et de proses diverses qu’il éditera et publiera lui-même à Montboucher :

  • Chants de la solitude. Gerbes de Ruth. Miroir du Bien. Personnes et choses du temps – 1897 : Il y prône une poésie religieuse et morale et confie amèrement “l’auteur de ce livre, perdu depuis vingt-quatre ans dans la Sibérie de sa montagne, séparé, sur ce roc inhabité, de tout continent littéraire et scientifique, n’ayant pour société que les loups et les sangliers de la forêt de Mérignat, a dû résoudre mille difficultés, n’ayant d’autre inspirateur que son bon ange et d’autre guide que son bon sens…
  • Cantiques des saints du diocèse de Limoges et de quelques fêtes générales ou spéciales, les huit béatitudes, les quatre fins dernières, sujets de circonstances – 1897

  • Les Derniers chants. Moralités sérieuses, moralités joyeuses et bons mots, moralités élogieuses. 2e édition – 1898
  • Bouquet des noces d’or, composé des Chastes Lys des charmes de la foi, des Roses épineuses de plaisants amusements et des Pensées à variées couleurs d’actualités en prose – 1905
  • Le Fond du sac, vers et prose – 1902
  •  Extrait du « Fond du sac » – 1902

    A M. Charles De LEOBARDY

    Maire de la Jonchère, en visite à Védrenas, 1885.

    Autrefois, tout noble château,

    A chevalier couvert de gloire,

    Ouvrait ses portes dit l’histoire ;

    Et le héros, sous le manteau

    De l’âtre immense à vives flammes,

    Charmait enfants, seigneurs et dames,

    Par ses propos s’intérêt pleins.

    On l’écoutait comme un oracle,

    Et sa présence, sans miracle,

    Portait bonheur aux châtelains.

     

    Sans pont-levis, ni tour gothique,

    Védrenas, site poétique,

    Est pour les siens hospitalier ;

    Et l’oncle est notre chevalier.

    Cet esprit droit, instruit, aimable,

    Par plus d’un récit estimable,

    Chassant mélancolique humeur

    Et mainte alarmante rumeur,

    Sait aux peureux donner courage

    Et des méchants brider la rage.

    Ici, chez lui comme en tout lieu,

    Il fait aimer l’Église et Dieu.

    De la Jonchère il est le maire ;

    De tous le conseil et le père ;

    Et grands, petits, chacun redit :

    « Vive Charles Léobardy ! »

    Puisse, à Védrenas, son passage

    Changer notre temps à l’orage,        (*)

    Et nous procurer, de longs ans,

    Ses entretiens divertissants !

     

    (*) A cette époque, le ciel était chargé de nuages, et la foudre faisait sabbat dans l’air. Tout le monde tremblait de crainte et d’émotion. De à ce souhait de beau temps

Paul Riffaterre est retrouvé mort le 10 décembre 1905, carbonisé dans sa cheminée. Plus tard l’aîeul de Paul Riffaterre soupçonnera un certain Villatte, instituteur de son état, d’avoir assassiné Paul.